Alors non, Tintin n’a pas commis de crime, n’a pas dévalisé de banque…rien à voir. Cependant, une menace bien réelle retenti ses derniers jours suite au procès qui débutera mercredi chez nos voisins Belges. Bienvenu Mbutu Mondondo, un Congolais résidant en Belgique a demandé « le retrait de la vente ou à défaut, l’ajout d’un avertissement » pour les propos tenus par le journaliste à la houppette jugés « raciste à l’égard des Africains ».
Quoi Tintin raciste !! Vous m’auriez parlé du Capitaine Haddock, j’aurai dit allé pourquoi pas… mais Tintin, je m’offusque !!
Ni une ni deux, je replonge dans ma collection de BD à la recherche de l’ouvrage et là, stupeur… Les faits sont avérés.
Mais alors moi qui suis un grand fan de Tintin, dois-je également condamner les paroles du blondinet ?
Après quelques réflexions, j’ai décidé de me faire l’avocat du diable. Certes on remarque des dialogues montrant les personnages africains avec dialogues enfantins et risibles (qui aujourd’hui me choquerait surement), mais ce tome des aventures de Tintin, n’est-il pas qu’une vitrine de ce que pensé nos arrières grands parents (voir grands parents) fautes de connaissances sur nos voisins africains ?
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Hergé a d’ailleurs eu avant sa disparition, la possibilité de se défendre sur les accusations qui, déjà à l’époque faisaient tremblé les murs du château de Moulinsart.
« Pour le Congo tout comme pour Tintin au pays des Soviets, il se fait que j’étais nourri des préjugés du milieu dans lequel je vivais… C’était en 1930. Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l’époque : « Les nègres sont de grands enfants, heureusement que nous sommes là ! », etc. Et je les ai dessinés, ces Africains, d’après ces critères-là, dans le pur esprit paternaliste qui était celui de l’époque en Belgique. »
Déjà dans certains pays notamment au Royaume-Unis, le livre est précédé d’un avertissement à l’égard des lecteurs. Aux Etats-Unis, la BD a même été sortie des étagères des bibliothèques pour être et ne peut être consulté que sur demande et appartient désormais à une collection sur l’histoire de la littérature enfantine.
Dommage d’en arriver là même si je comprends la sensibilité que cette polémique peut engendrer, mais j’espère cependant que nous ne serions pas amenés à offrir le même destin à Margareth Mitchell ou Pierre de Ronsard, qui débordent parfois de ce qui est aujourd’hui, acceptable de parler.
Mais alors, ils en pensent quoi les blinkers ?? A vous de réagir !