"Bénévole" le court-métrage qui fait scandale

Ce film de 4 minutes 30 (par Frederick Diot, Emmanuelle Roger, Nicolas Peronneaud) est le gagnant du concours de marathon de court-métrage du festival Coupé-Court à Bordeaux. Ce qui signifie qu’il a été conçu et réalisé en seulement 48h.

Selon les propres mots de ses créateurs, « il met en scène le quotidien d’un bénévole acerbe raconté par lui même. »

Un pari bien osé pour un point vue bien cynique sur ces hommes et femmes aux chasubles pavoisés des plus grandes causes, que les Bordelais (dont ceux de SO Blink) connaissent bien et qu’ils croisent (ou évitent) chaque jour.

Que l’on soit en accord ou pas avec le message du film, qui est probablement d’ailleurs plus humoristique que critique, force est de constater que ces opérations offensives et systématiques de démarchage envers les passants (et leur générosité supposée) ne doit pas faire l’économie d’une réflexion. Il est légitime de se demander jusqu’où peuvent aller ces causes pour obtenir des fonds et susciter les dons. D’autant qu’il n’est pas là question de sensibiliser le grand public mais bien de le faire souscrire en direct à des prélèvements automatiques. Au grands maux les grands remèdes?

Sans parler du mode de fonctionnement de ces opérations reposant sur des intérimaires, et non pas bénévoles puisque payés pour aller vendre indistinctement une ONG ou autre. Pour les animaux, comme contre les mines anti-personnels ou bien en faveur des victimes d’un tremblements de terre… D’où un message un peu brouillé.

Toujours est-il que sans vouloir jeter la pierre en aucune façon à ces « mercenaires de l’humanité » (il faut bien que certains fassent le boulot quand Adriana n’est pas là!) chez So Blink on a apprécié cette petite satire qui (outre son scénario soignée et sa réalisation de qualité) a le mérite de poser la question suivante : quid de notre réaction?

Car finalement, notre aigreur traduit-elle un manque de confiance envers les ONG, une remise en question du bien-fondé de leurs méthodes, une lassitude envers le harcèlement mercantile d’où qu’il provienne, ou un simple mécanisme d’autodéfense égoïste.

A méditer…

PS: pour plus de court-métrages sur Bordeaux, nous vous invitons à découvrir le festival bimensuel Kino Session, ouvert à tous.

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